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25 octobre 2013 5 25 /10 /octobre /2013 13:00

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Réalisé par Alfonso Cuaron, 2013

Durée : 01h30

L'espace est une source infinie de mystère, de fantasme, de rêve mais aussi d'appréhension et de peur. Pour preuve le nombre considérable de films ayant pour décor cette immensité vide de bruit : au-delà des films de pure science-fiction tels que Star Wars ou Star Trek, l'espace a souvent été synonyme de solitude et d'effroi comme dans Moon ou Alien. Mais rarement l'ennemi ou la menace principale du film était l'espace en lui-même. C'est cette menace insondable qu'a essayé de filmer Alfonso Cuaron avec Gravity.

Gravity est certes un film de cinéma mais c'est avant tout une expérience. Une expérience comme on en vit peu dans une vie de cinéphile. Certains films dans l'histoire du cinéma ont fait date par leur impact sur les spectateurs. Récemment on peut parler d'Avatar comme film fondateur de la nouvelle 3D (même si le film en lui-même est tout de même très manichéen et caricatural). Désormais 3D rime avec Gravity. Jamais ô grand jamais un film en 3D n'aura infligé une telle claque visuelle aux spectateurs. C'est simple, c'est tout simplement du jamais-vu. Il est probable que le Futuroscope ferme ses portes si d'autres films de cet acabit débarquent sur nos écrans en 2014. Il est difficile d'exprimer la sensation ressentie en visionnant ce film. La beauté de la Terre vue de l'espace est à couper le souffle, les passages du soleil et de la lune, l'apparition d'aurore boréales au-dessus de l'Antarctique, les lumières des grandes villes, tout est absolument magnifique. Le parti pris par Alfonso Cuaron d'axer sa réalisation sur de longs plans séquences (comme dans son précédent et génial dernier film Les fils de l'homme) renforce cette immersion qui ne pourrait tout simplement pas être plus optimale. Cuaron s'amuse avec sa caméra et nous fait ressentir la peur et le stress comme jamais. Dès le début du film la scène merveilleuse où Sandra Bullock se retrouve à errer dans l'espace est à elle seule une démonstration éblouissante de son talent : la caméra suit le personnage pour ensuite rentrer dans son casque et nous offrir une vision à la première personne épatante pour finalement reprendre du recul dans le vide silencieux de l'espace. Remarquable. Tout le film est jalonné de scènes admirables et scotchantes. Le spectateur est même surpris à bouger dans son siège pour tenter d'éviter les morceaux de débris qui foncent sur lui. Bref, ce film est un véritable et indéniable chef d'oeuvre visuel et sensoriel. A côté de ce déluge de sensations extrêmes on en oublierait presque les acteurs et le scénario. Véritable huit-clos spatial, Gravity déroule un scénario catastrophe classique mais diablement efficace où l'action sait faire place à des séquences plus intimistes et émouvantes, notamment grâce à la très bonne interprétation d'une Sandra Bullock méconnaissable en femme confrontée à son instinct de survie et au charisme de Georges Clooney. Le tout est porté aux nues par une bande-son d'abord volontairement discrète puis angoissante et finalement épique.

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Gravity est une expérience totalement inédite sur grand écran. Chef d'oeuvre visuel et sensoriel absolu, Alfonso Cuaron nous plonge dans l'enfer glacé de l'espace à l'aide d'une réalisation géniale alternant les plans séquences prodigieux et les vues à la première personne immersifs au possible. Sandra Bullock et Georges Clooney apportent une puissance allégorique à ce film qui ne se contente pas de filmer la beauté abyssale et insondable de l'espace mais propose également une véritable dimension humaine. Les superlatifs sont inépuisables pour décrire le choc que ce film procure. Gravity est tout simplement l'un des meilleurs films de science-fiction de l'histoire du cinéma. Jamais la fameuse tag-line "Dans l'espace personne ne vous entendra crier" n'aura été aussi justifiée. Plus qu'un long-métrage, Gravity est une expérience hors-norme à vivre dans les salles obscures, une expérience qui vous hantera longtemps. Sublime.

Les + :

  • La réalisation géniale d'Alfonso Cuaron
  • Des passages d'une beauté presque surréaliste
  • Le meilleur film en 3D de l'histoire du cinéma

Les - :

  • Un scénario simpliste, mais l'essentiel est ailleurs

Note : 9 / 10

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7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 11:04

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Réalisé par Steven Spielberg, 1993

Durée : 02h02

Le cinéma pop-corn des années 80 et 90 fut sans contestation dominé par le maitre du genre, M. Steven Spielberg. En l'espace d'une vingtaine d'années il a enchainé les blockbusters devenus cultes comme les Indiana Jones, E.T., Il faut sauver le soldat Ryan ou encore dans une moindre mesure Hook ou Amistad. La particularité des divertissements de Spielberg est qu'ils possèdent malgré leur budget imposant une vraie intelligence dans le scénario et une vraie qualité artistique. Des éléments qui font souvent défaut dans les blockbusters plus modernes comme Transformers, pour n'en citer qu'un. Jurassic Park fut en 1993 une petite révolution dans le monde des effets spéciaux "manuels" et dans l'histoire du cinéma tout simplement. A l'occasion de sa réédition en HD et en 3D, voici ma critique de ce film culte.

Ah Jurassic Park, par où commencer ? Tout dans ce film fleure bon les années 80 et la magie des films de cette époque. Spielberg a toujours eu le don de bien savoir s'entourer sur tous les points. Sur le scénario déjà, Jurassic Park étant l'adaptation du célèbre roman de Michael Crichton, ce dernier est également le principal scénariste, ce qui permet une oeuvre très proche du livre. Concernant le casting le papa d'E.T. a toujours su dénicher des acteurs doués et non pas des potiches comme souvent dans les films à très gros budget. Il donne ainsi les premiers rôles à l'éclectique irlandais Sam Neil en Indiana Jones des dinosaures et à la muse de David Lynch Laura Dern. Ils sont entourés du so british Richard Attenborough qui campe avec perfection un miliardaire ayant la folie des grandeurs et de l'excellent -et malheureusement trop rare- Jeff Goldblum. Tout ce beau monde découvre en même temps que le spectateur le parc et l'éblouissement est alors total. La caméra virtuose de Spielberg accompagnée de la magistrale musique (de John Williams évidemment) et des dinosaures plus vrais que nature. Sur ce dernier point, il est impressionnant de constater que même 20 ans après les effets spéciaux n'ont (presque) pas pris une ride. Les quelques dinosaures filmés en images de synthèse (la première scène avec les diplodocus par exemple) accusent un peu le coup mais la plupart des dinosaures ont été animés en animatronique ou en go motion puis "peaufinés" par ordinateur. La volonté de Spielberg était de créer non pas des monstres mais de vrais dinosaures les plus proches possible de leur véritable aspect. Pour cela il s'est entouré d'une équipe de paléontologues et le le résultat est bluffant. La beauté des diplodocus se mélange avec l'impressionnant T-Rex et les sournois vélociraptor. Les respirations, les yeux, les déplacements, tout est travaillé avec minutie pour le plus grand bonheur du spectateur.

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Une des forces de ce film est de savoir habilement jouer entre différents styles. Alors que l'entame s'avère être un pur film d'aventure, le déroulement fait osciller le spectateur entre exaltation, peur, inquiétude, humour et grand spectacle. Alors que les scènes liées au terrible T-Rex sont impressionnantes et inquiétantes, le comique provenant de Jeff Goldblum et la présence des herbivores adoucissent l'ensemble.

Jurassic Park est sans contestation possible une oeuvre majeure dans l'histoire du cinéma. Une révolution technologique déjà grâce à des dinosaures extrêmement réalistes mais aussi une révolution dans le monde des blockbusters hollywoodiens. Rarement un film n'avait réussi à concilier grand spectacle, histoire prenante, personnages intéressants et ambiance unique comme le fait Jurassic Park. Merci M. Spielberg de nous proposer une oeuvre aussi prenante et magique.

Les + :

  • Les dinosaures, superbes même 20 ans après
  • La musique culte de John Williams
  • Un casting réussi, Jeff Goldblum en tête
  • Une histoire prenante et intense
  • La merveilleuse ambiance de l'ensemble

Les - :

  • ... ?

Note : 9 / 10

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11 mars 2013 1 11 /03 /mars /2013 11:40

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Réalisé par Christopher Nolan, 2010

Durée : 02h28

Christopher Nolan est indéniablement le réalisateur en vogue à Hollywood. Auteur de la superbe trilogie Batman, Nolan a un certain penchant pour les héros tiraillés et pour les histoires complexes. Il aime explorer très en profondeur la personnalité de ses protagonistes. Il a ainsi su redonner un aspect humain et fragile à Bruce Wayne, chose oubliée depuis le Batman de Tim Burton. Dans un de ses premiers films, le très bon Mémento, il réalise déjà un véritable kaléidoscope de l'esprit humain et de la mémoire du personnage principal. Avec Inception, Nolan va plus loin en écrivant (il est l'unique scénariste du film) une histoire qui va nous plonger dans les bas-fonds du subconscient humain, littéralement.

Dom Cobb est un spécialiste de l'extraction : il plonge ses victimes dans le sommeil pour rentrer dans leurs rêves avec eux et s'emparer de précieux secrets. Accusé d'avoir tué sa femme, il vit dans la crainte de se faire attraper et de ne jamais revoir ses enfants. Un riche homme d'affaire lui propose alors une mission périlleuse qui aurait comme récompense de lui permettre de retrouver sa descendance : pratiquer une inception. En plus de pénétrer dans le rêve d'un autre, il va tenter avec son équipe triée sur le volet d'implanter carrément une idée dans son esprit... Autant le dire tout de suite, Inception est un film extrêmement complexe et riche lors de sa première vision, il faut s'accrocher pour saisir tous les tenants et les aboutissants de l'histoire qui après une seconde vision parait pourtant claire comme de l'eau de roche. Christopher Nolan nous plonge donc dans les méandres de l'esprit humain en toute crédibilité sans jamais (et c'est une vraie performance !) créer d'incohérences ou de passages incompréhensibles. Tout s'imbrique à la perfection dans ce scénario travaillé avec minutie. A ceux qui disent que ce film est une belle coquille vide, une "branlette intellectuelle" je répondrai qu'ils n'ont pas tout simplement pas compris cette oeuvre. En effet quand on a assimilé l'histoire et le scénario Inception est un pur bonheur, un film comme on en voit très rarement sur nos écrans de nos jours. Je ne peux en dire plus ici pour ne pas révéler le "secret" du film mais quand on sait cela on réalise que chaque scènes, chaque dialogues et chaque détails sert l'histoire et étayent la théorie globale.

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Le casting d'Inception est constitué de celui de la trilogie Batman plus quelques petits nouveaux. Ainsi nous retrouvons Marion Cottilard, Cillian Murphy, Michael Caine, Joseph Gordon-Levitt, Ken Watanabe et Tom Hardy de Batman, auxquels viennent d'ajouter Leonardo DiCaprio et Ellen Page. Vous l'aurez compris, le casting est très relevé. Chacun joue à la perfection son rôle. Di Caprio confirme son talent pour les héros tourmentés à la limite de la démence (Shutter Island, Aviator), Ellen Page est parfaite dans sa composition d'une jeune architecte, Joseph Gordon-Levitt excelle également et même Marion Cotillard est au diapason de ses collègues. Cet ensemble d'acteurs très classes donne sa pleine mesure dans ce film et les voir tous côte à côte est un vrai régal. Hans Zimmer est bien évidemment de la partie pour nous proposer sans surprise une bande-son imposante de grande qualité. Enfin il convient de parler des impressionnants effets spéciaux qui ne sont pas là pour combler un vide mais bel et bien pour servir l'histoire. On pense surtout à cette formidable scène dans les beaux quartiers de Paris où à l'architecture démentielle des limbes de DiCaprio.

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Inception est une oeuvre majeure du cinéma fantastique du 21e siècle. Le début des années 2000 avait son Matrix, les années 2010 ont leur Inception. A l'aide d'un scénario de génie made in Nolan, d'une réalisation parfaite et d'un casting de grande qualité, Christopher Nolan nous plonge dans un film fascinant, haletant et jubilatoire. Rarement notre cerveau aura été tant sollicité dans une salle obscure et rarement la seconde vision du film aura été jouissive comme cela. Ce film est un chef d'oeuvre mélant à la fois le fantastique, le drame et le thriller mais aussi le blockbuster et l'intelligence narrative. Merci M. Nolan.

Les + :

  • Le scénario, incroyable
  • La mise en scène limpide
  • Le casting
  • Le génie de la scène finale avec la toupie, qui en réalité ne valide ou n'invalide aucune théorie...

Les - :

  • ...

Note : 9 / 10

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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 17:23

Réalisé par Steven Spielberg, 1981 - 1984 - 1989

Si le film d'aventure avait un nom, ils'appellerait sans contestation possible Indiana Jones. Depuis la sortie du premier opus il y a plus de 30 ans, Indiana Jones est devenu une trilogie culte qui a été souvent copié mais jamais égalé. Il faut dire qu'il est bien difficile de dépasser ou même d'égaler les films de Spielberg tant ils sont l'incarnation même de l'Aventure comme on veut bien se l'imaginer. Il va sans dire que je ne traite pas ici du 4e volet de 2008 pour des raisons que vous devinez.

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1981. Durée : 01h56

Les aventuriers de l'arche perdue lance la franchise Indiana Jones sous le feu des projecteurs. Dès les premières minutes de la pellicule le décor est planté : une forêt tropicale dense bourrée de serpents et autres araignées, des indigènes féroces et peu accueillants, des pièges en tout genre et bien évidemment un trésor convoité. Indiana Jones est né. Spielberg et Lucas donnent naissance à un personnage haut en couleur interprété par l'acteur en vogue du début des années 80 Harrisson Ford (qui tourne en parallèle à la même période son autre grand rôle, celui d'Han Solo). Ford va insuffler à son personnage de prime abord très sûr de lui, grossier et rustre une dimension comique qui le rend particulièrement irrésistible. Les répliques qui font mouches fusent et l'acteur américain s'en donne à coeur joie. Spielberg s'est bien évidemment entouré de son acolyte de toujours John Williams pour la bande son et cela va nous donner un générique parmi les plus célèbre du 7e art. Chaque personnage ou presque possède son propre thème musical reconnaissable (méthode calqué sur le modèle de Star Wars) et Williams sait comme à son habitude donner un souffle épique à la moindre scène à l'aide de son orchestre. Mention spéciale au superbe thème de l'arche, envoûtant.

Le premier Indiana Jones pose les bases de la trilogie mythique grâce à une réalisation dynamique, des scènes époustouflantes, un acteur principal génial en aventurier décomplexé et une musique au diapason de l'excellence du film. Le monument fondateur du mythe Indiana Jones

Note : 9 / 10

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1984. Durée : 01h58

Trois ans après le succès mondial des Aventuriers de l'arche perdue sa suite déboule dans les salles obscures : Indiana Jones et le temple maudit. La seconde guerre mondiale et ses méchants nazis ne sont plus à l'ordre du jour. Ce deuxième film nous plonge avant la guerre au coeur de l'Inde et de ses légendes obscures et dangereuses. La formule ne change pas, Indiana Jones est toujours là où il ne faut pas être et cumule les pépins. Il est cette fois-ci accompagné d'une blonde assez insupportable à la longue et très caricaturale mais également de demi-lune, petit garçon asiatique clairement copié sur le jeune Chang de Tintin (référence ouvertement assumée par Spielberg). Cet épisode 2, à l'instar de Star Wars, est le plus sombre de la saga. Il possède également une ambiance très particulière parfois légèrement dérangeante mais terriblement addictive. Comme tout bon Indiana Jones qui se respecte les scènes bluffantes se succèdent sans temps-mort (on pense surtout à l'épique course-poursuite des wagonnets dans la mine) et l'humour est omniprésent comme lors du fameux festin dans le palais. Plus adulte donc, cet épisode nous dévoile de nouveaux aspects de la personnalité de Jones et étend sa palette d'acteur en nous proposant la version sombre de l'aventurier. Certaines scènes comme l'arrachage de coeur ou la mort du garde sous le rouleau compresseur sont clairement à déconseiller aux plus jeunes enfants mais permet de donner plus d'intensité dramatique au film. Enfin un petit mot à la bande son de Williams toujours aussi impeccable qui restitue bien l'ambiance indienne de l'oeuvre et l'angoisse des scènes dans le temple. Différent du premier, Indiane Jones et le temple maudit est tout aussi réussi.

Note : 9 / 10

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Réalisé en 1986. Durée : 02h07

Le troisième épisode d'une saga est rarement le meilleur. Il y a quelques exceptions (Le retour du Jedi) mais beaucoup de cas le prouve. On pense à Jurassic Park, les dents de la mer ou Batman (ceux des années 90). C'est tout le contraire pour Indiana Jones qui accouche avec son troisième volet du meilleur tout simplement. Plus long, plus intense, plus beau, plus jouissif, Indiana Jones et la dernière croisade prend le meilleur des deux premiers films et évince les minces aspects décevants. Plus de fille hystérique qui hurle tout le temps, la femme fatale du film s'avère être du mauvais côté. Les nazis sont de retour pour notre plus grand bonheur et partent cette fois-ci à la conquête du Graal au sens propre. Indiana Jones voyage plus que jamais baroudant de Venise au Moyen-Orient en passant par l'Autriche et l'Utah. On y apprend la jeunesse d'Indiana et les origines de sa quête effrénée de trésors. Mais la grosse, l'énorme plus-value de ce film par rapport aux deux autres se nomme Sean Connery. Interprétant la père d'Harrisson Ford, il inonde le film de sa classe, de son charisme et de son humour. Sa relation tumultueuse avec son fils est d'abord froide puis comique et enfin très touchante. L'alchimie entre ses deux légendes du cinéma prend immédiatement et reste comme l'une des plus belle composition père-fils du cinéma moderne. Ce film tutoie des sommets de perfection pour un film d'aventure jusqu'à son époustouflante scène finale d'anthologie ("le pénitent doit le passer"...). Certaines répliques du film sont désormais gravées dans la légende du 7e art ("sa place est dans un musée !" pour n'en citer qu'une) de même que la bande son qui atteint une perfection rarement égalée. Indiana Jones et la dernière croisade reste le meilleur des trois films et sûrement le meilleur film de Spielberg avec E.T. Un chef d'oeuvre intemporel !

Note : 9,5 / 10

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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 13:33

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Réalisé par Ridley Scott, 1979

Durée : 01h56

 

Deux ans après Star Wars, Ridley Scott remet l'espace au goût du jour mais pour y installer un climat d'horreur cette fois. Le cultissime Alien sort sur les écrans et va terroriser des générations de spectateurs. Plus de 30 ans après, comment a évolué ce film ?

La première émotion que l'on ressent en visionnant ce film est celle de claustrophobie. Même si l'origine du mal provient d'une vaste planète et que le vaisseau de l'équipage est immense on a durant presque 2 heures une forte sensation de confinement. Ridley Scott a porté un soin évident à l'ambiance de son film qui est tout bonnement admirable. Rarement dans un film on avait autant ressenti le sentiment de désespoir et de lutte pour la survie que dans Alien. Le vaisseau n'est pas comme dans 2001 ou Star Wars, il n'est pas tout blanc et immaculé avec un design intérieur à la Apple. Le Nostromo est une véritable poubelle volante avec ses fuites, son aspect vieillot et ses couloirs lugubres. La photographie est tout aussi superbe, de même que l'éclairage. Avec des astuces de caméra et une lumière fantastique Ridley Scott parvient à terrifier le spectateur, le tout sans jamais donner une impression de bricolage. Alien est sûrement à ce jour le film d'épouvante possédant l'ambiance la plus oppressante et ce même sans effets spéciaux ni musique clinquante. Enfin dernier point technique remarquable, l'Alien. Comme dans tout bon film de monstre moins on en montre mieux c'est. Et le réalisateur respecte à la perfection cet adage. Le monstre n'est jamais montré entièrement, frontalement. Le spectateur devine son aspect petit à petit avant de le découvrir réellement qu'à la toute fin du film. Le design de la bête est là aussi génial avec son énorme crâne allongé et ses "deux" mâchoires dégoulinante de bave. Sa défense naturelle constituée de son propre sang (de l'acide) est une trouvaille merveilleuse également. Et que dire du "bébé alien" ainsi que des araignées pondeuses...

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Alien possède donc un style, une esthétique et une ambiance unique, mais ne vaut pas que pour cela. Le scénario est très ingénieux et solide, suffisamment pour nous faire croire dur comme fer à l'histoire et au cycle de vie de l'alien. Généralement dans les films d'épouvante / horreur le réalisateur peine à rendre crédible les motivations du monstre. Ici tout est très clair, on sait comment il a atterri dans le vaisseau et l'on découvre au fur et à mesure son effrayante évolution. Certes in peut reprocher à ce film une certaine lenteur dans la mise en place de l'intrigue mais cela permet de faire monter crescendo la tension. Les acteurs sont plutôt crédibles mais cela n'a jamais été la force de la saga Alien. Sigourney Weaver, dans le rôle de sa vie, offre sa meilleure prestation. Elle ne se transforme pas de suite en Rambo comme c'est souvent le cas dans les films et montre un aspect humain et une force de survie pertinente.

Avec Alien Ridley Scott a créé un genre : le film de science-fiction d'épouvante/horreur. Il a surtout créé un véritable bijou technique, un huit-clos effrayant où le montage, la photographie, la lumière et les décors sont remarquables. Pour ne pas dénaturer cela Alien nous propose une bête au design superbe et terrifiante au service d'un scénario intelligemment écrit. Alien reste aujourd'hui la référence du genre et n'est pas prêt d'être dépassé.

Les + :

  • L'ambiance, les décors, la photographie, la lumière etc...
  • Le scénario
  • L'alien

Les - :

  • Une certaine lenteur au démarrage

Note : 9 / 10

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13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 14:20

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Réalisé par Martin Scorsese, 2010

Durée : 02h17

 

Après Gangs of New-York, Aviator et Les infiltrés, Martin Scorsese retrouve Di Caprio dans l'adaptation du thriller de Dennis Lehane Shutter Island. Rarement les films tirés de livres sont à la hauteur de la version papier mais Shutter Island est bien plus qu'une adaptation filmée.

En 1954, le marshal Teddy Daniels et son partenaire Chuck Aule débarquent sur l'île de Shutter island pour enquêter sur la mystérieuse disparation d'une patiente. En effet cette île abrite un hôpital psychiatrique dont certains sont de dangereux criminels. Dès l'ouverture du film, l'ambiance est posée. Une musique lancinante et grave accompagne la découverte de cette île lugubre et sombre. Dès les premières minutes de la bobine un malaise s'installe, comme un voile de noirceur qui va nous accompagner tout au long des 02h17.

Shutter island est un film complexe porté par trois éléments extrêmement forts. Tout d'abord l'histoire de Dennis Lehane, fascinante d'intelligence et de cohérence. Ce scénario nous emmène dans les moindres recoins de la folie, nous perd par moment en route pour finalement magistralement retomber sur ses pieds à la fin du fil. Très chargée en détails, en fausses pistes et en réflexion, l'histoire s'imbrique à merveille à tel point que la première chose à laquelle on pense en sortant de ce film est de le revoir afin de bien comprendre toutes les subtilités. A cet égard une deuxième vision à froid est encore meilleure que la première, à l'image d'un Inception ou d'un Fight Club dans un autre genre.

Le deuxième pilier du film est bien évidemment son réalisateur. Son exercice de style frôle la perfection dans Shutter Island. Scorsese manie avec génie l'art de nous dérouter en proposant volontairement des faux raccords dans des scènes clefs. La froideur de sa réalisation sert à merveille l'ambiance angoissante du film et le réalisateur jongle avec brio entre simple thriller psychologique, film d'horreur (la scène de la prison) et enquête policière. Cela alimente encore plus le doute dans l'esprit du spectateur. La photographie, les plans et les cadrages sont tous travaillés à l'extrême. Enfin, Scorsese sait filmer comme personne les méandres d'un esprit enclin à la folie (cf Aviator) sans tomber dans la caricature.

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Le troisième élément fort de ce film est son acteur principal. Di Caprio est réellement un grand acteur et il nous le prouve encore une fois ici. Son rôle de marshall sombrant dans la folie nécessite une grande maitrise de ses émotions tout en laissant paraitre une certaine fragilité et Di Caprio relève le défi haut la main. Littéralement habité par son rôle il nous délivre une grande partition jusqu'au final éblouissant où sa dernière phrase laissera longtemps planer un affreux doute dans la tête du spectateur...  Notons aussi les très bonnes interprétations de Ben Kingsley et de Mark Ruffalo.

Vous l'aurez compris, Shutter Island est le genre de film dont on se souvient longtemps, auquel on repense de longues heures après son visionnage. On y repense pour essayer de comprendre toutes les ficelles de ce labyrinthe psychologique mais également car on a été happé par l'ambiance oppressante et fascinante de cette île. Scorsese nous livre un thriller intelligent, captivant et perturbant, porté par un grand Di Caprio et un scénario aux petits oignons. Le genre de film à voir et à revoir avec un énorme plaisir qui nous fait penser que l'on est devant un pur chef d'oeuvre. Alors, il vaut mieux mourir en homme libre ou vivre comme un monstre ? Je vous laisse méditer là dessus en re-visionnant le film...

Les + :

  • Le scénario, l'ambiance, Di Caprio : tout est parfait !

Les - :

  • Peut être un peu trop formel et classique

Note : 9 / 10

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