Vice versa

Réalisé par Pete Docter, 2015

Durée : 01h34

La rengaine est la même depuis quelques années : Pixar a-t-il perdu son modjo, son génie et sa capacité à produire des merveilles de films d'animation ? Avec les dernière productions très moyennes du studio (Car 2, Monstres academy et surtout Rebelle) la question est plus que jamais d'actualité. Vice Versa parviendra-t-il à renverser la tendance ?

Enfin ! Enfin le studio californien revient à ses premières amours en proposant une histoire originale : que se passe-t-il dans la tête de  tout un chacun, comment ou plus précisément par qui sont dictés nos gestes, nos paroles et nos émotions ? Car oui selon Vice versa ce sont 5 petits personnages dans notre tête qui décident de notre humeur et de nos actes : Joie, Peur, Dégoût, Colère et Tristesse. A partir de ce concept assez génial le réalisateur déploie tout un arsenal made in Pixar : de l'action haletante, un univers captivant, de l'humour, une histoire subtile et de l'émotion. L'inventivité du film est sa principale force, Pete Docter propose un voyage passionnant dans la tête d'une jeune fille de 11 ans qui vient de déménager et qui voit sa routine et son petit monde s'effondrer. Tous les pans de son cerveau font l'objet d'une recherche artistique remarquable, du quartier de l'amitié à celui des rêves en passant par l'île de la famille. Les bonnes idées fourmillent à l'écran, le spectateur est littéralement happé par ce monde fantasmé et simplement merveilleux. Ce film se base principalement sur une thématique chère au studio à la lampe : l'enfance, le passage vers l'âge adulte et plus globalement le temps qui passe (trop vite). Le personnage de Bing Bong symbolise à lui tout seul ce changement et son destin n'est pas sans rappeler la conclusion du merveilleux Toy Story 3. Comme ce dernier Vice versa s'avère très émouvant dans sa dernière partie et renvoie directement aux souvenirs d'enfance de tous et à la mélancolie liée à ces derniers.

On pourrait regretter l'opposition trop manichéenne et répétitive des personnages de Joie et Tristesse qui lasse un peu à la longue, une dizaine de minutes peu utile au milieu du film ainsi que certains gags très enfantins via le personnage de Peur mais tout cela est parfaitement dilué dans ce tourbillon d'idées et cette richesse visuelle. Même le générique final est un pur régal et pourrait faire à lui tout-seul l'objet d'un long-métrage. C'est dire si cette oeuvre transpire de potentiel et de bonnes trouvailles !

Pixar est de retour et place Vice versa dans le haut de sa filmographie. Très créatif, extrêmement riche visuellement, ce film est une véritable plongée dans l'esprit d'une jeune adolescente de 11 ans qui quitte petit à petit l'innocence de ses jeunes années. Chaque scène est une trouvaille scénaristique, chaque ressenti est palpable jusqu'au grand final émouvant au possible. Vice versa est une oeuvre intelligente qui renvoie à l'un des thèmes phares de Pixar : le retour à l'enfance et le douloureux passage vers l'adolescence. L'effet "madeleine de Proust" opère à merveille, comme Montres & Cie, Toy Story 3 ou même Ratatouille auparavant. Une nouvelle fois merci Pixar de nous faire vivre des moments comme cela, si rares au cinéma.

Les + :

• Visuellement superbe, de très nombreuses trouvailles
• Poétique, drôle, intelligent et émouvant : du vrai Pixar
• Le final qui fait directement écho aux souvenirs de tous les spectateurs

Les - :

• Le dualisme Joie / Tristesse trop répétitif
• L'humour trop enfantin à la longue

Note : 8 / 10