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4 juin 2015 4 04 /06 /juin /2015 10:40

Réalisé par Alex Garland, 2015

Durée : 01h48

 

L'intelligence artificielle est un thème inépuisable d'imaginaire et de fantasme aussi bien dans la culture populaire qu'au cinéma. De nombreuses oeuvres remarquées portent sur le sujet, de I-Robot à 2001, l'odyssée de l'espace en passant par War games, A.I., Her ou même Terminator. Le sujet est donc connu de tous et traité sous bien des angles. Ex machina va-t-il parvenir à se montrer original, malgré une affiche et une tag-line peu emballantes ?

 

Caleb, jeune programmeur de 26 ans, gagne une semaine en compagnie de son PDG dans son labo secret perdu au fin fond de la montagne. Il va alors découvrir que ce dernier a réussi à donner vie à un robot et surtout lui donner une conscience. Caleb va alors tenter de l'étudier pour percer à jour cette femme-robot... En partant de ce pitch assez convenu Alex Garland (scénariste notamment de 28 jours plus tard et de Sunshine) distille une ambiance très particulière particulièrement envoûtante. Véritable huit-clos, Ex machina est une oeuvre au rythme lent, parfois très lent, mais jamais ennuyante. En effet le réalisateur parvient à cultiver un mystère qui ne cesse de croître jusqu'aux nombreux retournements de situations dans le dernier 1/4h. Le spectateur peut sentir assez rapidement qu'il y a anguille sous roche mais le scénario est suffisamment malin pour maintenir le secret et le suspense jusqu'au bout. Les 3 acteurs sont au rendez-vous pour ne rien gâcher à l'ensemble. Basé sur les relations entre ces 3 personnages, très riche en dialogues et en réflexion sur la position de l'homme vis à vis de la machine, ce film aurait pu être ennuyeux mais la réalisation très carrée et l'ambiance paranoïaque et feutrée de celui-ci donne une oeuvre fascinante et surtout intelligente.

 

 

Sur un thème vu et revu Alex Garland parvient pour son premier long-métrage à filmer une histoire captivante dotée d'une esthétique remarquable et d'une ambiance oppressante. Malgré son rythme très lent le film est tendu, parfois inquiétant et finalement brillant dans son approche et son scénario. Ex machina est tout simplement avec Her l'un des meilleurs films traitant de l'intelligence artificielle depuis des années.

 

Les + :

  • Le scénario qui retombe parfaitement sur ses pattes
  • Les 3 acteurs
  • L'ambiance

Les - :

  • Une réalisation qui insiste parfois un peu trop sur les cadrages et le style

 

Note : 7,5 / 10

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24 avril 2015 5 24 /04 /avril /2015 10:25

 

Réalisé par Ryan Gosling, 2015

Durée : 01h35

 

Nombreux sont les acteurs qui se découvrent des talents de réalisateurs. On pense bien sûr à des monuments comme Clint Eastwood mais également à une nouvelle génération : Ben Affleck, Angelina Jolie ou encore Joseph Gordon-Levitt. A son tour le touche à tout Ryan Gosling passe derrière la caméra avec Lost River, film très particulier oscillant entre le drame, le fantastique et le film de société.

 

Dès le premier plan le ton est donné : l'image est saturée de couleurs vives, la caméra est calme et contemplative, la musique est envoûtante et obsédante. Ce style atmosphérique ne lâche pas le spectateur jusqu'à la dernière image. Premier film oblige, Ryan Gosling pioche son inspiration un peu partout. Du côté de son réalisateur fétiche tout d'abord, Nicolas Winding Refn (Drive, Only God forgives) avec qui il partage l'amour des plans d'ensemble et des travellings latéraux mais aussi David Lynch pour le scénario alambiqué et son visuel onirique. Lost River possède les défauts de tous les premiers films, à savoir ces inspirations trop voyantes et du coup une certaine surcharge visuelle par moment. Il n'empêche que ce film propose de très belles choses à commencer par une très belle BO totalement en adéquation avec les images. Certaines scènes s'avèrent splendides comme cette première virée nocturne du héros avec sa voisine, petit moment de grâce rare au cinéma. Le réalisateur est souvent à la limite du grand n'importe-quoi mais il parvient toujours à retomber sur ses pattes. Malgré quelques longueurs (notamment l'histoire concernant la mère) il parvient à jongler entre ses personnages et raccorder les intrigues d'une façon assez hallucinante par moment, comme le prouve la scène finale qui clôt parfaitement le puzzle. La direction d'acteur est très bonne, notamment la remarquable performance de Christina Hendrix. Poétique, parfois fantastique et souvent sombre, ce premier film navigue à vue mais tient globalement bien la barre.

 

                    

 

Ce genre de film est avant tout un film d'atmosphère auquel on adhère ou pas. Proche dans l'ambiance des récents Only lovers left alive et It Follows, c'est une véritable plongée en apnée dans une Amérique crépusculaire et déchirée que nous propose Ryan Gosling. A l'aide d'une BO enivrante et d'un casting minimaliste mais parfait, le néo-réalisateur réussit son premier essai malgré une légère surcharge et une histoire à la limite par moment. Vivement sa seconde oeuvre.

 

Les + :

  • Une ambiance et une photographie remarquables
  • Des acteurs concernés
  • Une musique parfaite

 

Les - :

  • Trop de style par moment
  • Un scénario qui se perd parfois

 

Note : 7 / 10

 

 

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8 avril 2015 3 08 /04 /avril /2015 10:50

                                             

 

Réalisé par Mark Burton & Richard Starzak, 2015

Durée : 01h25

 

Les studios Aardman occupent une place à part dans le paysage de l'animation au 21e siècle. Alors que les autres grands studios (Pixar, Dreamworks) rivalisent de prouesses visuelles grâce à une technologie de plus en plus avancée, le studio anglais persévère dans le "fait main" grâce à sa désormais culte pâte à modeler et à des centaines d'heures de mise en place. Shaun le mouton prend la suite artistique directe de Chicken Run et bien sûr de Wallace & Gromit.

 

Shaun est un mouton qui rêve de liberté de de casser sa routine ennuyante à la ferme. Il va alors se retrouver bien involontairement dans la grande ville voisine et va devoir faire face à tous les dangers de la vie urbaine. Comme pour ses précédents long-métrages, le studio Aardman livre une copie parfaite et donne littéralement vie à la pâte à modeler. Les petites saccades que l'on pouvait voir il y a quelques années sont gommées et les images sont totalement fluides. Tous les personnages sont réussis, chacun dans leur style, du bébé mouton "trop mignon" au méchant chasseur d'animaux en passant par tout un bestiaire sympathique. L'histoire bien que très banale se déroule sans accrocs et délivre son lot de petits gags rigolos tout en distillant quelques leçons moralisatrices pour les plus petits. La véritable prouesse vient du caractère quasi-muet du film. En effet il n'y aucun dialogue compréhensible dans cette oeuvre, ce qui permet de rendre un hommage appuyé au style burlesque et muet de Buster Keaton. Tous les gags sont visuels, basés sur un quiproquo ou sur un comique de situation. Enfin, pour satisfaire également les plus grands, les réalisateurs se sont permis d'insérer quelques références de la pop-culture tout au long de cette trépidante aventure.

 

            

 

Shaun le mouton est une nouvelle réussite pour le studio Aardman. Visuellement impeccable, bourré de gags et de références, cette oeuvre est un vrai bonheur de bout en bout. Nous pourrions reprocher le côté très enfantin du film (que ce soit au niveau du scénario que de la morale très basique) mais Shaun se veut plus familial que l'excellent Wallace et Gromit et le mystère du lapin-garou. Mignon, sympathique et beau, ce film est le fruit de longs mois de travail et on ne peut que saluer le travail une nouvelle fois impeccable du studio. Vivement le prochain !

 

Les + :

  • Très fluide
  • Un film qui donne le sourire
  • Un travail remarquable

Les - :

  • S'adresse (un peu trop) à un public très jeune

 

Note : 7 / 10

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11 mars 2015 3 11 /03 /mars /2015 14:18

                                                           

 

Réalisé par Neill Blomkamp, 2015

Durée : 01h54

 

Après la très bonne surprise District 9 et le décevant Elysium, Neil Blomkamp persiste et signe dans le sillon de la SF qui se veut réaliste et qui est profondément ancrée dans les problématiques actuelles de l'Afrique du sud, son pays natal.

 

Chappie n'est pas exempt de nombreux défauts. Très manichéen dans son histoire et dans ses personnages (le méchant est très méchant mais aussi pas très futé, le gentil est très gentil et intelligent, les bad-boys sont remplis de tatouages et armés jusqu'aux dents etc...) il n'est pas non plus avare de facilités scénaristiques assez flagrantes. De plus, il est plutôt abrupte au démarrage, assommant quelque peu le spectateur sous une musique assourdissante, un scénario que l'on devine rapidement (dans ses grandes mailles) et des acteurs très peu inspirés. Et pourtant, Chappie se révèle plein de surprises. Dès que le héros tout en titane du film apparait à l'écran nous sommes frappés par le réalisme des effets spéciaux et la fluidité des déplacements de celui-ci. Jamais un être en image de synthèse n'aura paru si réel et finalement humain. Car oui Chappie possède une conscience et son développement est en tout point similaire à celui d'un être humain. Il va ainsi passer de la tendre enfance avec la découverte des mots à l'âge adulte en passant par l'adolescence et ses indécisions. En cela ce film est une pure réussite. Neill Blomkamp réussi à rendre ce robot humain et l'on s'attache quasi-instantanément à ce corps automatisé. Le spectateur rigole avec lui, s'attache à lui et partage sa souffrance et ses dilemmes. Le film pousse assez loin (peut-être même trop) la réflexion sur l'humanisation des robots et sur les conséquences parfois désastreuses de ce processus et traite également des thèmes qui font miroir à District 9. Le film achève de convaincre la foule grâce à une dernière demi-heure totalement grisante. Le potentiel du réalisateur sud-africain éclate et nous donne une longue scène totalement folle, alliant à la perfection grosse production hollywoodienne, émotion et musique qui sait enfin se montrer à la hauteur. A ce propos il faut souligner le travail "cyber-punk" ultra-vitaminé d'Hans Zimmer qui est un véritable compositeur caméléon.

 

        

 

Chappie fait étalage de tout le talent de son réalisateur Neill Blomkamp. Comme pour District 9, le film ancre un univers fantastique dans notre époque et ses problématiques. A la limite de la grâce dans la dernière partie du film, cette oeuvre paie néanmoins des personnages stéréotypés et des maladresses récurrentes. Malgré tout il ne faut pas bouder son plaisir devant le réalisme incroyable du robot-titre, devant son humanisation touchante et la richesse de ce long-métrage. Chappie n'est pas parfait, loin de là, mais demeure un excellent divertissement de SF.

 

Les + :

  • Chappie !
  • Le thème classique sur les robots humanisés traité de manière assez intelligente

Les -

  • Personnages et casting au rabais
  • Un scénario riche mais maladroit

 

Note : 7 / 10

 

 

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23 février 2015 1 23 /02 /février /2015 16:33

                                                         

 

Réalisé par Matthew Vaughn, 2015

Durée : 02h09

 

Matthew Vaughn fait partie avec Nolan, Snyder ou JJ Abrams de cette nouvelle vague de réalisateurs qui associent films de divertissement avec une qualité certaine dans la réalisation et l'écriture. Après le magnifique Kick-ass et le réussi X-men : le commencement il se penche sur le film d'espionnage avec sa dernière production, Kingsman.

 

Pour ce film le réalisateur puise son inspiration un peu partout, à commencer dans sa propre filmographie pourtant très mince. Il saupoudre un peu de X-Men (l'école d'apprentissage pour espion, le château / repaire secret), beaucoup de Kick-ass (la mise en scène, l'hallucinante scène de l'église, version XXL de celle de l'entrepôt avec Big Daddy, les passages en FPS, l'humour etc...) et surtout énormément de James Bond. Car oui ce film est à la fois un vibrant hommage au célèbre agent britannique et un traitement novateur sur le sujet, comme l'était Kick-ass vis à vis du film de super-héros. Comme pour le film de 2010 le jeune héros n'est pas destiné à devenir spécial et apprend bien malgré lui toutes les subtilités de ce rôle. L'idée de génie du film fût de confier le personnage de Galahad à Colin Firth. Sa classe et son flegme font mouche, à l'opposé d'un Samuel Lee Jackson irrésistible tout en jogging fluo et casquette de basketteur. Matthew Vaughn excelle pour filmer l'action et sait se servir des effets numériques pour rendre tout cela spectaculaire. Nous en parlions plus haut mais la scène de l'église est tellement folle qu'elle vaut à elle seule le détour. Vous rêviez d'une orgie de baston à la sauce 300 à base de crucifix dans le ventre, de slow-motion dévastateurs et de rafales de pistolets ? Kingsman exauce vos voeux les plus fous. Le reste du film est également parsemé de séquences relativement folles et toujours parfaitement mises en scène.

 

                      

 

Même si le film est un poil long à se mettre en place, qu'il copie ses ainés sur certains points et qu'il ne s'avère finalement pas si déjanté que cela, le plaisir est par moment immense. Colin Firth est parfait, Samuel Lee Jackson est génial et la globalité du film est un excellent dépoussiérage des films d'espionnage récents. Matthew Vaughn confirme son immense talent et impose vraiment son style visuel unique.

 

Les + :

  • Une maitrise visuelle jouissive
  • Des personnages hauts en couleur et réussis
  • Certaines scènes délirantes

Les -

  • Un peu de déjà-vu
  • Un peu longuet notamment au démarrage

 

Note : 7,5 / 10

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18 février 2015 3 18 /02 /février /2015 16:51

                                                   

 

Réalisé par David Robert Mitchell, 2015

Durée : 01h40

 

Faire réellement peur et angoisser le spectateur devient de plus en plus difficile dans les salles obscures. Ceci ne s'explique pas uniquement par le comportement de moins en moins silencieux des spectateurs qui n'aide pas à rentrer totalement dans le film mais aussi parce que les films d'horreurs actuels possèdent (presque) tous les mêmes ressorts : les jump-scares, les monstres terrifiants et la mode du found-footage ou de "l'histoire vraie". It follows se veut totalement atypique et déroutant de ce point de vue.

 

Jay, la jeune et blonde héroïne de ce film, va se retrouver confronté à une mystérieuse menace mortelle suite à un rapport sexuel pourtant anodin. Cette menace revêt la forme de personnes, inconnues ou familières, qu'elle seule peut voir et qui vont la traquer où qu'elle aille. Le réalisateur souhaite livrer un film d'épouvante-horreur esthétique et posé et à ce titre il se démarque nettement de la masse. Proche d'un Carpenter de la belle époque (plans larges et fixes, bande sonore expérimentale et synthétique tout droit sortie des années 80, action se déroulant dans une banlieue américaine typique), It follows met les nerfs du spectateur à rude épreuve grâce à une tension omniprésente tout le long de la pellicule. Malgré une économie de moyens évidente, ce film parvient à donner froid dans le dos à de multiples reprises. Son scénario très métaphorique met en lumière les peurs et les doutes de la jeunesse américaine vis à vis de sa sexualité. Cela dit tout n'est pas bon dans cette oeuvre. Certains actes ou scènes sont inutiles et n'apportent rien au récit (la balle perdue dans la scène de la piscine et même la scène entière en elle-même) et surtout le schéma narratif du "fantôme" qui pourchasse l'héroïne qui devient un peu redondant au bout d'un moment. Pour finir, le réalisateur joue parfaitement de l'alternance des scènes horrifiques et des scènes mystérieuses, bien aidé par une musique en accord total avec l'histoire.

 

 

                  

 

 

It Follows est l'un des meilleurs films d'épouvante-horreur de ces dernières années. Il vaut surtout pour son traitement intelligent et sa splendide plastique très travaillée et angoissante. Malgré quelques défauts de jeunesse la tension qui habite cette oeuvre est fascinante de la première scène intriguante jusqu'à ce plan final formellement superbe. Une vraie réussite horrifique.

 

Les + :

  • Cadrage et photogtaphie superbes
  • De bons acteurs
  • Un traitement original

Les - :

  • On tourne un peu en rond sur la fin
  • Quelques éléments inutiles

 

Note : 7 / 10

 

 

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