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21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 12:15

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Réalisé par Quentin Tarantino, 2013

Durée : 02h44

Chaque nouveau long-métrage de Tarantino est un évènement. Cinéaste de génie et cinéphile passionné, QT déchaine les passions à travers ses films variés mais finalement si proches les uns des autres. Depuis le sanglants Reservoir dogs en 1992, Tarantino a pondu un chef d'oeuvre (Pulp Fiction), un film formidable (Inglorious Basterds) mais également des films de moindre qualité (Boulevard de la mort). Il n'empêche que son cinéma est tellement bourré de références et de passion que tous ses films possèdent des atouts indéniables qui en font de vrais bons films. Qu'en est-il du très attendu Django unchained ?

Pour ce film QT revient à ses premières amours, au genre qu'il a toujours idolâtré : le western spaghetti de Sergio Leone et Ennio Morricone. Pour cela il a choisi de donner le rôle principal à un nouveau venu dans son univers, l'oscarisé Jamie Foxx. Ce dernier incarne un esclave qui va se voir proposer sa liberté en échange d'une collaboration sanglante avec un chasseur de prime malin et beau-parleur incarné par Christoph Waltz. Précisons que l'action se situe dans le sud des Etats-Unis peu de temps avant le démarrage de la guerre de Sécession, un lieu et une période peu propice aux personnes noires... Le duo occupe la totalité du récit durant un bon tiers du film, le réalisateur filmant leurs péripéties dans le grand sud américain. Leur complicité est flagrante et encore une fois QT a su tirer le meilleur de ses acteurs. Christoph Waltz est presque aussi délectable que pour son rôle d'Inglorious Basterds et Jamie Foxx excelle tout en retenue et en regards rageurs. La première partie, excellente au demeurant, relève plus de l'exercice de style que du Tarantino pur jus. Le réalisateur cinquantenaire éclabousse la pellicule de son savoir-faire et de son amour pour le western. Les hommages au genre popularisé par John Wayne sont légions, chaque détail est travaillé pour que l'immersion soit complète. En bref la première heure du film est un vrai bon western à l'ancienne rappelant finalement plus un John Ford qu'un Sergio Leone, la présence quasi-systématique des indiens en moins. Le côté "spaghetti" apparait dans la complexité des personnages qui ne sont pas aussi manichéens que dans les westerns classiques. Par-ci par-là quelques éléments nous rappellent quand même un bon vieux Sergio Leone comme les zooms brusques sur le visage d'un personnage ou la musique semblable à du Morricone.

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Une fois cette savoureuse première partie écoulée le film prend un virage complètement différent dès l'apparition du personnage de Di Caprio -son rôle de riche négrier sadique lui va comme un gant de velours-. Ce changement plutôt radical de style est assez mal géré. Alors que le rythme n'était déjà pas folichon (western spaghetti oblige) il devient carrément mollasson durant cette transition. Certaines scènes s'étalent inutilement en longueur et le spectateur a tout simplement l'impression qu'un deuxième film démarre. Au-revoir les jolis paysages et les belles prises de vue de la première heure et bonjour aux dialogues et aux situations made in Tarantino. Le fidèle Samuel L. Jackson apporte une forte touche d'humour grâce à son personnage haut en couleur (sans jeu de mots) du majordome de Di Caprio. Cette deuxième partie est donc du Tarantino pur jus : la tension se fait de plus en plus palpable, les joutes verbales s'enchainent, le sang coule à flot et les mots "fuck" et "nigger"  pleuvent autant que les balles. C'est d'ailleurs dans cette partie que l'on remarque très fortement les référerences que Tarantino fait...à sa propre filmographie. On ne peut s'empêcher de penser à Reservoir dogs (la scène de torture), Inglorious Basterds (la mélodie de la lettre à Elise, la scène du diner et sa tension semblable à la scène de la cave dans le restaurant) ou encore Kill Bill (la tuerie ultra-sanglante). Le thème principal du film est également le thème central et récurrent de la filmographie de Tarantino : la vengeance. L'ambiance plus feutrée est propice à de grands moments de cinéma et d'émotion comme les superbes retrouvailles entre Django et sa dulcinée. Le réalisateur s'éclate à tout faire péter et n'épargne personne comme il en à l'habitude jusqu'à un final totalement dingue où le grand n'importe-quoi l'emporte sur le sérieux de l'entame du film. QT s'amuse et le spectateur prend part avec une certaine jouissance à ce beau foutoir. On sent clairement qu'après 1h30 d'un film plutôt sage Tarantino lâche les chevaux sur la fin jusqu'à une démonstration hippique de Django qui dans n'importe quel autre film serait absolument ridicule. Mais c'est bien là toute la force de Tarantino, faire passer des éléments futiles et grotesques pour des grands moments de cinéma. Et comme souvent il y parvient avec maestria, avec l'aide d'une bande son toujours aussi soignée et impeccable.

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Django Unchained est un grand film à n'en pas douter. Un vibrant hommage aux westerns des années 50 et 60 pour lesquels Tarantino voue un véritable culte (ce n'est pas pour rien que le bon la brute et le truand reste son film fétiche). La maîtrise formel de QT est indéniable et il parvient à passer en 2h44 d'un excellent western classique à du Tarantino dans le texte et dans l'image. Petit bémol, cette transition est trop brutale et assez lente et le film peine à redémarrer après cela. Heureusement le final explosif et jubilatoire efface tout cela pour donner au spectateur un grand moment de cinéma. Même si il possède des petits défauts, Django Unchained s'élève sans difficulté bien au-dessus du flot de films américains actuel et se place dans le haut de la filmographie de Tarantino au côté de l'indétrônable Pulp Fiction et d'Inglorious Basterds.

Les + :

  • Un casting au top, comme toujours chez Tarantino
  • Une première partie de pur western superbe
  • Un final de folie
  • Des scènes jouissives

Les - :

  • Le milieu du film trop mou qui plombe le rythme

Note : 8 / 10

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