Drive

Réalisé par Nicolas Winding Refn

Durée : 1h40

Film précédé de critiques très élogieuses, Drive débarque en trombe sur nos écrans. Première remarque : surtout ne pas se fier à la bande-annonce, complètement dans le faux par rapport au contenu final du film. Ceux qui attendaient un Fast & Furious 8 seront déçus.

Misant tout sur sa mise en scène très contemplative et sur une ambiance très noire et pesante, le réalisateur danois nous emporte dans son univers très particulier et bipolaire. Car l'atout principal de ce film se situe bien derrière la caméra. Tous les plans (de L.A. notamment) sont léchés et travaillés et tous les mouvements de caméras sont réfléchis. Prix de la mise en scène à Cannes, Drive brille donc dans ce registre. Mais ce n'est pas le seul point fort du long-métrage. L'ambiance y est réellement étrange et pesante et le cadre de Los Angeles by night fait penser à un Collateral ou un Collision. Un faux rythme s'installe dès les premières minutes du film : les scènes fixes et profondément planantes alternent avec quelques scènes d'action et de violence qui nous rappellent très fortement les films coréens actuels. De ce cinéma asiatique le réalisateur s'inspire très clairement en donnant une force réaliste aux scènes d'action. Pas de superflus, pas  d'explosions, la violence très crue par moment est exposée sans artifices. Ceci donne une réelle intensité à certaines scènes et contraste beaucoup avec les autres scènes plates et lentes. Cette bipolarité dans le film est particulièrement gênante. Certains passages sont en trop et limite ennuyants (alors que le film ne dure qu'1h40) et la contemplation du caméraman est trop lourde à de maintes reprises.

Vient ensuite le scénario et les acteurs et là le constat est nettement moins flatteur. Passons le scénario qui est simpliste au possible pour se concentrer sur les acteurs. L'amourette entre Ryan Gosling et sa voisine ne transcende pas le spectateur et l'alchimie ne prend pas (exception faite de la très belle scène de l'ascenseur). La torpeur du personnage principal n'aide certes pas à donner une dimension romantique à l'intrigue mais au delà de ça leur histoire s'estompe bien trop vite. Le rôle de Ryan Gosling est trop caricatural pour être vraiment prenant. Son absence de parole nuit à son rôle alors qu'elle devrait au contraire rajouter du mystère autour de lui et le rendre inquiétant ou chaleureux. On à l'impression que ces aspects "humains" ne sont pas assez creusés et cela est frustrant.

Dernier point, la B.O. très années 80. Le réalisateur comble des scènes souvent sans grand intérêt par une BO bien lourde et disco. Les musiques sont certes excellentes mais au final il n'y a que 3 ou 4 morceaux sur la totalité du film. Pas de quoi s'extasier non plus.

Un sentiment bien particulier de dessine à la sortie de ce film. Le sentiment d'avoir assisté à un film très particulier, différent des productions actuelles. Un OVNI à contre-courant des films d'actions récents, qui mélange une mise en scène léchée avec des scènes d'actions défoulantes. Mais il manque quelquechose pour en faire un grand film et il y a trop de longueurs et de manque de profondeur dans les personnages pour cela. Un bon cabriolet mais pas une Ferrari non plus.

Les + :

• La mise en scène
• La BO, courte mais de qualité
• Certaines scènes nerveuses

Les - :

• Trop de longueurs
• Le scénario et les acteurs

Note : 6,5 / 10