Godzilla

Réalisé par Gareth Edwards, 2014

Durée : 02h03

Godzilla est un des montres, si ce n'est le monstre le plus charismatique et connu du cinéma. Il fût créé par un réalisateur japonais et apparait pour la première fois en 1954. Depuis il a squatté les salles obscures pas moins d'une trentaine de fois (!), surtout au pays du soleil levant. En France c'est le sympathique Godzilla de Roland Emmerich (1998) qui reste dans toutes les mémoires. Gareth Edwards tente donc de se réapproprier ce mythe pour en faire un long-métrage qui s'annonce impressionnant, crépusculaire et au top de la technologie actuelle.

Gareth Edwards s'était fait connaitre par le film Monsters en 2010 qui, comme son nom l'indique, était censé être un film de monstre. Sauf qu'il s'appréciaitt plus comme un road-movie que comme un film catastrophe. Privilégiant l'intimiste au spectaculaire, il avait su créer une ambiance très particulière presque poétique par moments. Godzilla se veut bien plus spectaculaire mais le réalisateur anglais conserve sa touche. En effet il s'applique à mixer le pur film de monstre et l'aspect émotionnel de ses personnages, tout en proposant des scènes de toute beauté. Là où cela avait fonctionné avec Monsters cela ne prend pas du tout ici : les personnages sont tous très caricaturaux, peu crédibles et aucun n'échappent à ce dur constat. Aaron Taylor-Johnson, parfait dans son rôle d'ado mal dans sa peau dans Kick-Ass est ici complètement à côté de la plaque. Mais le must reste un Ken Watanabe franchement ridicule et qui passe son film les yeux ébahis et la bouche ouverte. Les répliques et les dialogues collent avec l'histoire : fouillis, décousus et finalement loin d'être inoubliables. Dans sa globalité le film est trop long, presque toutes les scènes liées à l'évolution des personnages sont ratées.

Mais ce film est donc un désastre de A à Z me direz-vous ? Pas du tout. Il est loin d'être un navet grâce à l'esthétisme splendide de Godzilla, grâce à l'ambiance géniale de certaines séquences et surtout grâce à la réalisation. Gareth Edwards prend le parti de filmer les monstres à échelle humaine et non avec des plans aériens vus et revus. La première apparition (très) impressionnante de Godzilla est un modèle du genre. Globalement toutes les apparitions de la bête sont travaillées et bluffantes. Les scènes de destruction sont aussi filmées pour la plupart de l'oeil des habitants, ce qui donne un réel sentiment de gigantisme aux évènements. Certaines séquences sont à couper le souffle comme le parachutage des soldats sur un San Francisco en proie aux flammes.

Finalement que retenir de ce Godzilla version 2014 ? De la déception tout d'abord. De la déception par rapport à la direction d'acteurs tout simplement ratée mais aussi vis-à-vis du scénario pas toujours intelligent et de l'inutile longueur du film. Mais ce film apporte également son lots de satisfactions, à commencer par les apparitions de Godzilla très réussies. Malheureusement cela ne pèse que trop peu par rapport à l'impression bancale que laisse ce long-métrage. Le héros du film n'est pas Godzilla mais Ford (Aaron Taylor-Johnson) et c'est bien là où le film pêche. Le réalisateur aurait dû donner les clefs de son film à l'histoire de Godzilla au lieu de s'enliser dans le mélodrame baclé de son héros. Ce film aurait pu être un monument du genre mais s'avère être uniquement un film inégal et très moyen, heureusement sauvé par quelques fulgurances.

Les + :

• La réalisation "à échelle humaine" immersive
• Godzilla

Les - :

• Tous les acteurs !
• L'histoire de l'acteur principale inintéressante

Note : 5,5 / 10