Réalisé par J.J. Abrams, 2011
Durée : 01h50
Passé maitre dans l'art du buzz médiatique, J.J. Abrams n'a pas dérogé à sa règle pour Super 8. Durant des mois les rumeurs les plus folles ont circulé sur le net, attisées par des teasers habilement réalisés. L'attente étant donc grande et l'excitation palpable. Il faut dire que ce procédé avait excellement bien fonctionné pour Cloverfield et dans un autre genre pour la série désormais culte LOST.
Super 8 se veut tout d'abord un film hommage aux productions de Spielberg des années 80 qui ont bercé l'enfance et l'adolescence de J.J. Abrams et de bon nombre de spectateurs dont je fais partie. Sur ce point, le film remplit parfaitement son office grâce à une ambiance particulière qui rappelle effectivement celle d'un E.T. en son temps. La bande de gamins renvoit directement à la bande d'Elliot dans le film de Spielberg ainsi qu'aux aventures des Goonies. L'affiche du film tout comme son sujet principal est un renvoi direct vers Rencontres du troisième type. Ajouter à cela des scènes ou des détails en référence aux Dents de la mer ou à Indiana Jones et vous obtiendrez le fan-film absolu. Du moins on le pense.
Cela suffit-il pour en faire un excellent film ? Loin de là. J.J. Abrams déploit son sens de la mise en scène, toujours très propre (exception faite de ses fameux "lens flare" reflets bleus franchement pénibles à la longue), ainsi que son sens du spectacle notamment dans l'impressionnante séquence de l'accident ferroviaire. Les acteurs sont tous très bons, avec une mention spéciale à Elle Fanning (la petite soeur de Dakota Fanning révélée dans La Guerre des mondes de...Spielberg) et au revenant Kyle Chandler. Il ne faut pas oublier l'excellent score signé Michael Giacchino, un subtil mix entre les BO du John Williams des années 80 et certains thèmes de LOST.
Alors Super 8 film culte ? Pas tout à fait, pas du tout même.
J'ai été très déçu par trois points dans ce film. Tout d'abord, le côté mystérieux et énigmatique propre à J.J. Abrams et largement mis en avant dans la promo et les bandes annonces s'estompe finalement assez rapidement ; on devine assez rapidement l'origine des évènements étranges. Le deuxième point qui m'a géné est le côté trop "sentimental" de certaines scènes, notamment la scène de fin très, trop américaine et dégoulinante de bons sentiments (la famille c'est sacré, finalement je t'aime mon fils mais il aura fallu des dizaines de morts et des phénomènes paranormaux dans tous les sens pour m'en rendre compte). Elle n'est pas sans rappeler celle de la Guerre des mondes avec Tom Cruise, tout aussi risible. Spielberg est passé par là.
Enfin je reviens sur la fin du film, totalement expédiée et baclée selon moi, à mille lieues de l'émotion finale d'un E.T. par exemple.
Au final, ce film ne révolutionne pas le genre mais se contente de nous servir un patchwork réussi des films de Spielberg. On retrouve bien l'ambiance des années 80 et c'est un réel plaisir de suivre les aventures de la bande de gamins qui sont les véritables héros du film, quitte à reléguer l'aspect paranormal au second plan. Super 8 se déguste avec gourmandise comme un grand cornet de pop corn, ni plus, ni moins, et c'est déjà pas mal.
Les + :
- L'ambiance années 80 très réussie
- Les jeunes acteurs
- Le score de Michael Giacchino
- Des clins d'oeils en pagaille
Les - :
- Un côté mystérieux s'estompant trop vite
- Trop de bons sentiments bien américains
- La scène finale baclée
Note : 7 / 10