The Thing

Réalisé par John Carpenter, 1982

Durée : 01h48

John Carpenter est au film d'horreur ce que George Romero est au film de zombie : le papa, le pape, le créateur. En 1978 il sort la Mecque de tous les fans de slasher-movies : Halloween, la nuit des masques. Il plonge ensuite dans la science-fiction en 1981 avec New York 1997 et adapte également le roman horrifique de Stephen King Christine en 1984. Entre les deux, il réalise The Thing, devenu depuis un véritable film culte malgré son accueil très mitigé et son échec commercial lors de sa sortie en salle en 1982. Trois ans après Alien de Ridley Scott, Carpenter allie de nouveau l'horreur avec la science-fiction. La grosse différence avec le bébé de Scott c'est qu'ici le volet horreur prend largement le dessus sur l'aspect "extraterrestre". Bloqués dans un base scientifique au plein coeur de l'Antarctique, une équipe de scientifiques voit un étrange organisme arriver chez eux. Cet organisme a la particularité de copier le métabolisme de son hôte pour mieux tuer autour de lui. La panique, la suspicion et la violence vont alors ravager le camp.

The Thing impressionne déjà par son ambiance "huit-clos" totalement réussie. Le décor de la base coincée au milieu d'une immensité blanche quasi-inédite au cinéma (si l'on excepte l'Empire contre-attaque et sa planète Hoth en 1980) sert à merveille l'intrigue du film, si bien que la tagline d'Alien pourrait être employée ici ("Sur la banquise, personne ne vous entendra crier"). Une fois l'organisme extra-terrestre infiltré dans le camp, le film va basculer dans une version trash et sanglante des dix petits nègres. L'équipage va s'unir pour tenter de débusquer la bête tout en se méfiant les uns des autres car elle pourrait être parmi eux...  Le terme paranoïa prend alors tout son sens et un poker-menteur jouissif va se mettre en place. A la tête de la bande Kurt Russel signe l'une de ses plus grandes performances d'acteur. Pour ajouter de l'horreur et de la tension à son film Carpenter ne lésine pas sur les effets spéciaux "manuels" : la Chose est représentée sous plusieurs formes, du chien mutant à l'humain sanguinolent en passant par une énorme araignée à tête d'homme. Aujourd'hui obsolètes les effets spéciaux sont toujours aussi effrayants et n'ont pas si mal vieilli que ça du fait de leur création artisanale et non numérique. Le réalisateur a su s'entourer d'un grand nom du cinéma pour composer sa BO en la personne d'Ennio Morricone et cela se ressent par la qualité de la musique, discrète mais très oppressante.

The Thing est aujourd'hui une référence du film d'horreur qui brille par son scénario inventif qui cumule la peur de la Chose et la paranoïa qui s'empare des protagonistes. La série culte X-Files s'est d'aileurs ouvertement inspirée de ce film dans le génial épisode 7 de la saison 1 "Projet Arctique", épisode aujourd'hui considéré à juste titre comme l'un des tous meilleurs de la série. Même si la fin est très légèrement bâclée et expédiée, The Thing reste un film d'horreur intelligent (ce qui est plutôt rare), prenant, captivant et tout simplement culte.

Les + :

• Un huit-clos oppressant
• Des acteurs concernés, Kurt Russel en tête

Les - :

• 30 ans déjà, cela se ressent tout de même

Note : 8 / 10