Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 mai 2012 1 14 /05 /mai /2012 10:00

dark.jpg

Réalisé par Tim Burton, 2012

Durée : 01h52

 

Autant vous prévenir, pour moi Tim Burton était il y a encore peu de temps LE réalisateur le plus génial d'Hollywood, celui qui réussissait en un film à m'émouvoir mieux que personne tout en me plongeant dans des ambiances gothiques déroutantes et fascinantes. Il réunissait le frisson, l'action, la poésie et souvent l'humour comme personne. Ses premiers courts métrages étaient des bijoux de créativité (Vincent, Frankenweenie) et que dire de ses premiers longs métrages : le déjanté Beetlejuice, le sombre et culte Batman (1 & 2), le chef d'oeuvre absolu Edward aux mains d'argents, l'autre chef d'oeuvre d'animation cette fois L'étrange Noël de M. Jack, le décalé et jouissif Mars Attacks et le splendide Sleepy Hollow. Tout ça dans les années 90... En 2001 une première fracture se forme avec La planète des singes, premier film "commercial" où la créativité de Burton n'a pas sa place. Simple erreur de parcours ? A en croire ses trois films suivants, Big Fish, Les noces funèbres et Charlie et la chocolaterie on se dit que oui même si on sent un léger essoufflement de son inspiration. Puis arriva Sweeney Todd, film musical indigeste qui ne mise que sur les décors et sur Johnny Depp et surtout Alice au pays des merveilles, oeuvre ratée avec une fin ridicule et un Johnny Depp insupportable. Tim Burton a-t-il réellement perdu son génie pour ne réaliser que des films  proposant une pâle copie  de son style et des clichés qui l'accompagne ? Dark Shadows se pose en film charnière pour le maître du gothique.

Danny Elfman, Johnny Depp, Helena Bonham Carter voire Michel Pfeiffer et même Christopher Lee : tous les fidèles du clan Burton sont là. Des vampires, des sorcières, un manoir hanté : tous les clichés du style Burton sont là. Un retour aux sources salvateur pour l'ami Tim ? Malheureusement non... Tout commence pourtant bien avec une entame réjouissante qui met en place les origines de la malédiction dont va être frappé Johnny Depp au 18e siècle. Depp justement est beaucoup plus convaincant que lors de ses dernières sorties (son rôle limite parodique dans Alice était une catastrophe) et gagne en classe et en sobriété. Une fois l'intrigue mise en place et Johnny Depp transformé en vampire, ce dernier va débarquer parmi les vivants en 1972, en pleine époque cheveux longs et pattes d'eph. A partir de là le film va se caler dans un rythme mou, sans rebondissements ni surprises. On retrouve très légèrement l'univers d'un Sleepy Hollow, les décors d'un Edward ou l'humour d'un Charlie et la chocolaterie mais de façon très superficielle. On sent bien que Burton souhaite emprunter des petites choses à tous ses précedents films, mais le soucis vient du fait qu'il se contente de piocher un peu partout sans réelle cohérence. Les acteurs sont passables, Michel Pfeiffer en tête, la musique passe incognito (un comble quand on connait le talent de Danny Elfman) et surtout le film est froid, dénué d'émotions alors que l'histoire s'articule autour d'un amour retrouvé. Burton tente de placer une touche d'humour "anachronique" en balançant ce vampire du 18e au 20e siècle mais c'est complètement raté. Même Les visiteurs étaient plus drôles dans ce registre, c'est pour dire...

dark-2.jpg

On va de déception en déception durant les 01h52 que dure Dark Shadows mais le comble reste sûrement cette ridicule scène "d'amour sauvage" entre Johnny Depp et Eva Green sur fond de Barry White. Une scène franchement nulle et consternante. Toutes les scènes entre le vampire et la sorcière censés être des ennemis jurés sont d'ailleurs bâclées, molles et ennuyantes. Que dire enfin de la dernière demi-heure du film où Tim Burton abandonne toute mise en scène pour laisser place à un déferlement d'effets spéciaux certes formellement réussis mais tellement aux antipodes du style Burton.

Quand on a connu la féérie d'une danse sous la neige, l'enchantement d'un Noël très étrange, le frisson d'un cavalier sans tête galopant dans le bois du Ponant, la joie d'un Tom Jones chantant au milieu d'une invasion de martiens ou encore l'émerveillement devant l'incroyable histoire d'Edward Bloom on ne peut qu'être terriblement déçu devant Dark Shadows. Même les musiques jadis fabuleuses de M. Elfman disparaissent. Un réalisateur de génie est devenu un simple réalisateur "bankable" qui mise tout sur son nom, son style et son casting. Les films de Burton sont devenus de grosses machines hollywoodiennes clinquantes de l'extérieur et creuses à l'intérieur et Dark Shadows l'illustre malheureusement à merveille. Le Tim Burton des années 90 est bel est bien artistiquement mort ; (

 

Les + :

  • Johnny Depp plus sobre que ces derniers temps
  • Le début du film

Les - :

  • Pas de sentiments, pas de poésie
  • Des gags qui tombent (presque) tous à plat
  • Un rythme mou
  • La dernière partie du film, du n'importe quoi

Note : 4 / 10

Partager cet article
Repost0

commentaires

M
Et le pire dans tout ça ce sont les nouveaux fans qui vont le conforter dans son désir de faire des films commerciaux.
Répondre

Présentation

  • : Le blog de cineguiloup
  • : Ce blog rassemble les critiques de tous les films que je vois, et ce depuis maintenant de longues années... J'ai du pain sur la planche ^-^
  • Contact

A LA UNE

Tops et flop 2014

her

 

 

Recherche

Coup de coeur du moment