Réalisé par Drex Goddard, 2012

Durée : 01h35

Encore un film d'horreur classique avec la bande d'étudiants américains qui passe un week-end de débauche dans une cabane au milieu des bois me direz-vous. Pourtant la tagline de l'affiche met en garde : "Vous croyez connaître l'histoire, vous pensez déjà connaître la fin..." Effectivement La cabane dans les bois n'a rien d'un énième rejeton de Vendredi 13. Mais alors en quoi est-il si différent ?

Les bases sont bien là : 5 étudiants en chaleur (le sportif musclé leader, la blonde décervelée, la brune soit-disant pucelle et prude, l'intello et le toxico rigolo), une maison en bois lugubre avec une grande cave bien noire au milieu de nulle part et des phénomènes étranges dans la forêt... Sauf que, dès l'intro du film, on peut constater une seconde lecture du film qui se déroule dans un immense labo scientifique qui a pour but de filmer et de "s'amuser" avec les jeunes étudiants. On ne parle pas ici d'un simple Truman Show version rurale mais bien d'un Loft Story gore. En effet ce n'est pas de la bouffe dans un cellier que la production envoie pour les "candidats" mais des zombies. (et ça aurait pu très bien être des vampires, des araignées géantes ou des fantômes par exemple !). Dès lors les références évidentes à l'écran pullulent. On pense bien évidemment dans un premier temps à Evil Dead (avec quelques gros coup d'oeils) mais également au récent Hunger Games. Le principe de la téléréalité trash et violente est similaire, si ce n'est qu'on nage ici en plein film d'horreur. A la fois gore, horrifique, drôle, fantastique et surprenant, le mot qui sied le mieux au film reste l'originalité. Sans révéler le dénouement le scénario est très recherché pour un film du genre. Il faut dire que le réalisateur/scénariste n'est autre que le scénariste de LOST et de Cloverfield. Ceci explique cela....

Ce qui est surprenant c'est que ce côté téléréalité morbide est mis à nu dès le début du long-métrage et le mystère s'efface donc de suite. Le film se divise en deux parties distinctes : la première qui s'apparente à un film d'horreur basique pour les héros et la seconde qui s'apparente à un gigantesque foutoir basculant dans une dimension presque mystique. Ce final aurait pu être sur le papier terriblement jouissif mais il s'avère trop brouillon et confus pour donner des scènes vraiment mémorables. Même si c'est court quel pied de voir des militaires se battrent avec toutes ces créatures légendaires ! Véritable mélange des genres, La cabane dans les bois s'amuse des codes du film d'horreur mais laisse un goût étrange, comme une sensation d'avoir visionné un film génialement écrit mais qui ne va pas jusqu'au bout de ses idées et n'exploite pas son énorme potentiel.

Ce film très spécial surprendra les amateurs férus de films d'horreur par son approche originale et son scénario très recherché. Ce scénario est à la fois le point fort du film et son point faible : à trop donner de pistes excitantes au spectateur on le frustre en ne les exploitant pas suffisamment. La cabane dans les bois aurait pu être un long-métrage extrêmement jouissif surtout dans sa dernière partie mais le réalisateur reste à la surface du potentiel et c'est bien dommage. Il en reste un film très agréable à regarder pour les amateurs du genre, un film sortant du lot et intelligent, et avec en bonus une guest-star dans le final.

Les + :

• Le scénario
• L'originalité
• Une touche d'humour bienvenue

Les - :

• Une certaine frustration
• Scène finale trop confuse

Note : 7 / 10

Réalisé par Byron Howard & Nathan Greno, 2010

Durée : 01h41

Après une décennie 90 marquée par quelques chefs d'oeuvre d'animation made in Disney comme Aladdin en 92 ou Le roi lion en 94, le studio mythique va traverser une crise de créativité dans les années 2000. Les nouvelles productions phares de Disney se nomment pêle-mêle Kuzco l'empereur mégalo, Atlantide l'empire perdu, Chicken Little ou encore Bienvenue chez les Robinson. Autant dire des films sympathiques mais loin d'être inoubliables. En 2006 Disney rachète Pixar et John Lasseter, ancien directeur artistique du studio à la lampe devient directeur de Walt Disney Feature Animation. Et la qualité des long-métrages va s'en ressentir. La princesse et la grenouille amorce ce regain de forme et Raiponce confirme le retour au premier plan de l'animation "classique". Avec réussite ?

Pour revenir à l'essence de Disney les réalisateurs s'emparent du conte populaire allemand Raiponce. Tous les ingrédients sont là : la belle princesse captive, le prince charmant très charmant, la sorcière et les scènes musicales. De suite on est bluffé par la qualité graphique du dessin-animé qui n'est pas sans rappeler celle d'un Pixar. Les textures sont superbes, fluides, un réel enchantement pour les yeux. La scène des lanternes, époustouflante, constitue l'apogée du remarquable travail technique du film. La mise en scène n'est pas en reste, tantôt classique et douce tantôt plus punchy et énergique comme en témoigne la scène du barrage, très réussie.  Même les scènes musicales sont savamment dosées, ni trop courtes ni trop longues. Sur la forme, vous l'aurez compris, Raiponce commet quasiment un sans-faute. Sur le fond, c'est aussi une réussite. Les réalisateurs ont réussi à allier le classicisme du scénario avec l'humour des récents Pixar. Les seconds rôles sont croustillants et drôles (le caméléon, le cheval), utiles à l'histoire et ne sont pas que des faire-valoir. Enfin, même si l'histoire demeure très (trop) classique ce film n'est pas destiné qu'aux petites filles de 7 ans mais bien à un public plus large. Il rappelle par moment un certain Shrek dans son approche décalé du conte de fée avec néanmoins un soupçon de poésie en plus.

Raiponce est un enchantement pour les yeux de bout en bout, possède des scènes musicales réussies, des scènes d'actions haletantes et le tout se combine à merveille avec une histoire d'amour pas trop gnan-gnan. On peut reprocher le manque d'originalité du scénario mais ce film a la mérite de mélanger avec brio le conte classique made in Disney avec l'humour des récents Pixars. Au final Raiponce est sûrement le meilleur Disney depuis une bonne quinzaine d'années et permet à la firme aux grandes oreilles de revenir à ses premières amours tout en restant dans l'air du temps.

Les + :

• Visuellement superbe
• Des seconds rôles de qualité
• Un conte à la fois très classique et moderne

Les -

• Une histoire pas très originale

Note : 7,5 / 10

Réalisé par James Cameron, 1986,

Durée : 02h17

Après l'indémodable et culte Alien, James Cameron prend le relais 7 ans après pour nous proposer Aliens, le retour. Radicalement différent du premier opus, cet Alien là se concentre plus sur l'action et les gros flingues. Pour le meilleur ou pour le pire ?

Aliens reprend directement la suite du premier après 57 ans de dérive dans l'espace pour son héroïne, toujours campée par Sigourney Weaver. Entre temps, une colonie humaine s'est implantée sur la planète où l'équipe du premier film a rencontré pour la première fois un alien... Evidemment le pire s'est produit, à savoir la confrontation entre les humains et les aliens et évidemment une escouade de Marines est envoyée au casse pipe sur le terrain malgré les mises en garde de Ripley. Mais le scénario n'est pas le point fort de ce film, contrairement au premier. Ici tout est prétexte à dégommer de l'alien, à faire chauffer les mitraillettes et à faire monter la testostérone. Alors que le premier Alien était un huit-clos oppressant, celui-ci est un gigantesque défouloir. Les atouts du premier sont perdus mais Aliens se veut différent. James Cameron aime le grand spectacle et il le prouve. Aliens possède de nombreux atouts, à commencer par sa gestion de la bête ou des bêtes plutôt. Malgré le fait que les aliens soient désormais des dizaines on les devine plus qu'on ne les voit durant une bonne partie du film. Même la scène où les Marines pénètrent dans la chambre à coucher et à pondre des aliens n'en montre pas trop et c'est tant mieux. Les quelques fois où l'on aperçoit une bébête font toujours un petit effet. Il faut dire qu'elles sont encore au top avec un mention spéciale à la reine, magnifique. Aliens le retour ne manque pas de scènes angoissantes et captivantes. On pense à celle des sentinelles qui fait monter la pression, celle avec les araignées dans le laboratoire ou à celle face à la reine. Détails pas présent dans le premier film, l'humour fait son apparition avec le personnage de Vasquez notamment, de même que l'aspect maternel de Ripley. Pour cela il est conseillé de regarder la version longue, pour une fois utile à l'histoire. Mais alors Aliens le retour semble être meilleur que son aîné dans un tout autre registre ? Pas vraiment, car il souffre de défauts agacants.

Qui dit James Cameron dit film bien américain et bien patriotique à souhait. Les Marines ne dérogent pas à la règle. Caricaturaux à souhait (le gros dur, le vieux chef, la Mexicaine aux cheveux rasés bourrine qui se prend pour un homme). Le personnage de Vasquez n'est d'ailleurs pas sans rappeler celui (ridicule) de Michelle Rodriguez dans Avatar du même réalisateur. Les répliques vont avec les personnages : bien lourdes et censées être drôles. Revenons au déroulement du scénario. Passons sur le fait que Ripley et les Marines reviennent dans la gueule du loup avec même pas une dizaine d'hommes. La fin du film est tout bonnement pitoyable. Alors que l'affrontement avec la reine aurait pu être un grand moment de cinéma, il se transforme en véritable mascarade. Ripley se bat avec son mécha comme si c'était une simple arme de 50 grammes avant de tomber dans un trou de 20 mètres de profondeur sans égratignures. Et que dire du fait qu'elle résiste à l'appel d'air (dans l'espace hein) juste en se tenant avec un pauvre bras au dessus du vide... Bon je passe la reine alien qui s'amuse à prendre l'ascenseur par elle même (!!!) et la pauvre réplique très "Rambo" de Ripley : "Ne la touche pas sale pute !". Enfin, un cruel manque d'originalité dans la mort de la reine, simple copier coller du premier Alien. Quel dommage que le film tourne presque au grand guignol sur la fin.

Finalement Aliens le retour a le mérite de proposer une suite d'Alien totalement différente. Plus orienté action, Aliens séduit par son côté décomplexé et bourrin. On prend un malin plaisir à contempler l'affrontement entre des aliens toujours aussi effrayants et les pauvres Marines désemparés malgré leur arsenal. Sans temps morts, sans baisse de rythme (plus de 2h30 sur la version longue tout de même), Aliens est un gros défouloir jouissif par moment mais ce beau tableau est gâché par un fin grotesque et un côté parfois trop "film pop corn" qui nuit à l'ambiance oppressante. Mais quoiqu'il en soit Aliens le retour reste un très bon divertissement plaisant et plutôt éloigné du premier film de Ridley Scott.

Les +

• Les aliens toujours aussi réussis
• Toujours aussi inquiétant par moment

Les - :

• Les Marines trop caricaturaux
• La fin, risible

Note : 7 / 10